Posté: 16 novembre, 2021
« Car, en vérité je vous le déclare, si un jour vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Passe d’ici là-bas”, et elle y passera. Rien ne vous sera impossible. » (Matthieu 17/20)
En juillet 2009, des responsables des trois unions d’églises mennonites indonésiennes GITJ, GKMI et JKI se sont retrouvés à discuter devant un dortoir à Asuncíon, au Paraguay. Sans être des inconnus les uns pour les autres, leurs chemins se croisaient rarement. Chanter ensemble lors d’un des cultes de l’Assemblée au Paraguay était la première fois qu’ils accomplissaient une tâche ensemble.
Les trois groupes qu’ils représentaient avaient une histoire complexe, faite de séparations et de divisions, mais ce jour-là, lorsqu’ils ont chanté ensemble au Paraguay, ils ont choisi avec justesse la chanson populaire indonésienne « En Jésus, nous sommes frères et sœurs ».
Là, dans le contexte détendu de la 15e Assemblée de la Conférence mennonite mondiale, quelque chose de significatif a changé dans leur relation. « Nous avons réalisé que nous avions tous le même âge et que nous partagions beaucoup de préoccupations et de valeurs », dit David Meijanto.
Pour la première fois, les membres du groupe ont demandé : Pourquoi ne nous réunissons-nous pas plus souvent en Indonésie ?
Les responsables d’église sont retournés en Indonésie avec l’engagement de se réunir tous les trois mois pour échanger et s’encourager mutuellement. Lors d’une de ces réunions « Indo-Menno », l’idée a émergé que les trois groupes pourraient ensemble accueillir le Rassemblement mondial de la CMM de 2021 en Indonésie. Leur proposition d’accueillir le Rassemblement en 2021 a été acceptée par le Conseil Général de la CMM lors des réunions de 2012 à Bâle, en Suisse.
Aujourd’hui, les responsables de ces trois synodes dépassent leurs différences pour rechercher de nouveaux partenariats entre eux et avec le monde mennonite dans son ensemble.
Déplacer des montagnes
Lorsque la pandémie a frappé le monde au début de 2020, les voyages non essentiels ont été interrompus. Bien que les assemblées de la CMM au Zimbabwe aient coïncidé avec des épidémies auparavant (Zika en 2015 ; H1N1 en 2009 ; SRAS avant 2003), personne à la CMM n’avait connu une épidémie mondiale nécessitant l’annulation de tous les voyages.
Rapidement, le Conseil Consultatif National a accepté de reporter l’Assemblée à 2022, en faisant également évoluer le format vers un format hybride : offrir une participation en personne et virtuelle.
Aujourd’hui, alors que le pays se prépare à assouplir les restrictions de voyage et à autoriser les visiteurs en provenance de 18 pays, les trois synodes qui composent l’église mennonite d’Indonésie se réjouissent de vous accueillir en juillet 2022 - en personne ou virtuellement.
Quelle que soit la façon dont vous choisirez de participer, Indonésie 2022 offrira une excellente perspective sur la façon dont l’anabaptisme s’est enraciné en Indonésie.
Il n’est pas trop tôt pour mettre les dates du 5 au 10 juillet 2021 dans votre calendrier. Les inscriptions seront ouvertes en décembre 2021.
A propos des trois synodes mennonites en Indonésie :
Gereja Injili di Tanah Jawa (Église Évangélique de Java – GITJ)
Née en 1854 du travail du missionnaire et linguiste mennonite néerlandais Pieter Jansz, la GITJ fut la première assemblée anabaptiste-mennonite au monde dont les membres n’étaient pas principalement d’origine européenne ou nord-américaine. Une figure influente des débuts de la GITJ était Kyai Ibrahim Tunggul Wulung, un mystique local qui a aidé à ancrer le message de l’Évangile dans un idiome javanais distinctif. En 2019, la majorité des membres des 117 congrégations du GITJ vivent dans des zones rurales autour de Jepara et Pati, parlent javanais, travaillent comme ouvriers et pratiquent un style liturgique assez formel.
Gereja Kristen Muria Indonesia (Église Chrétienne Muria d’Indonésie – GKMI)
Les origines de GKMI remontent aux immigrants chinois qui se sont installés à Java au début du XXe siècle. En 1917, Tee Siem Tat, un homme d’affaires chinois, est devenu chrétien lorsque lui et un autre membre de sa famille ont été miraculeusement guéris après avoir écouté les récits de l’Évangile. L’identité anabaptiste des congrégations qui en ont résulté a été renforcée dans les années 1950 et 1960, lorsque Hermann Tann a travaillé activement pour introduire la théologie et la pratique mennonite. En 2020, quelque 129 paroisses composent la GKMI. Ses membres sont pour la plupart d’origine chinoise, bien éduqués et fortement engagés dans la mission.
Jemaat Kristen Indonesia (Congrégations Chrétiennes d’Indonésie – JKI)
Les JKI sont apparues à la fin des années 1970 comme un mouvement de renouveau charismatique au sein de la GKMI. Sous la direction d’Adi Sutanto, un petit groupe de prière de la GKMI a commencé à intégrer le parler en langues, la guérison par la foi, les visions et les prophéties dans son culte régulier. L’union JKI, formée en 1985, a depuis grandi et compte aujourd’hui 400 congrégations, dont plusieurs aux États-Unis, en Australie et aux Pays-Bas. L’église JKI la plus connue combine des cultes charismatiques avec des ministères sociaux et un solide programme d’évangélisation dans la ville de Semarang. Ce "stade sacré" de 20 000 membres accueillera le Rassemblement de la CMM en 2021.
—Article original écrit par John D. Roth, secrétaire de la Commission Foi et Vie de la CMM ; professeur d’histoire au Goshen College, Indiana, USA ; directeur de l’Institute for the Study of Global Anabaptism. Mis à jour en octobre 2021 par la Conférence Mennonite Mondiale.
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