Al corriente: noviembre 30, 2018
L’Eglise de Samoghohiri au Burkina Faso a vécu la joie de la consécration de Fabé Traoré et de Kari Traoré au ministère pastoral.
Le 1er mai 2016, deux pasteurs ont été consacrés à Samoghohiri, dans la province du Kénédougou dont le chef-lieu est Orodara. Cela fait plus d’un quart de siècle que des missionnaires mennonites se sont installés dans ce village pour traduire les Saintes Ecritures dans la langue Dzùùn et annoncer la Bonne Nouvelle au peuple samogho. C’est la première consécration de pasteurs originaires de ce peuple. Elle concerne deux grandes familles de l’Eglise de Samogohiri : celle de Fabé Traoré et son épouse Abibata et celle de Kari Traoré et son épouse Biba.
Fabé et Abibata ont 15 années de vie de couple et le Seigneur les a bénis avec deux filles et un garçon. Ils exercent leur ministère à Samoghohiri, après leur formation à la Faculté de théologie à Abidjan et un stage pratique dans l’Eglise à Orodara. Le second couple, plus jeune, a deux enfants, un garçon et une fille. Ils se sont également engagés dans la traduction de la Bible en Dùùngoo après l’obtention d’une licence dans un institut biblique au Togo. Ils exercent leur ministère dans un village voisin, Saraba, où des missionnaires ont travaillé pendant environ 20 ans.
Ces deux couples veulent, par leur vie d’obéissance à la Parole de Dieu et par leur dévouement, être des instruments utiles entre les mains du Seigneur.
FOULE DES GRANDS JOURS
Petit à petit, le hangar dressé pour la circonstance a connu une telle affluence qu’il a fallu refuser du monde. De toutes les zones et régions, les frères et sœurs avaient mis à part ce jour pour venir manifester leur soutien à l’Église de Samoghohiri et aux deux couples consacrés. La cérémonie s’est déroulée comme un culte d’adoration du dimanche avec cependant quelques spécificités, notamment les cantiques de louange et d’adoration, de joie et de consécration au Seigneur.
PAS UN GRADE !
Lors de la prédication, le pasteur Abdias Coulibaly a insisté sur les implications de la consécration dans la vie et dans le ministère des pasteurs. Le chrétien est appelé à se donner dans sa totalité, comme l’apôtre Paul le mentionne dans son épître aux Romains : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. » (Rm 12.1). La consécration ne doit pas être perçue comme une simple cérémonie, mais comme un acte de renoncement à soi-même, un engagement pris de façon libre et consciente de ne vivre que pour le Seigneur Jésus-Christ. C’est ce que signifie la vie de disciple du Seigneur Jésus-Christ qui, lui-même, est le modèle de serviteur par excellence. La consécration, c’est d’avoir pour priorité l’obéissance personnelle au Seigneur et de servir les autres et non soi-même. Selon ce que le Maître disait : « Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » D’aucuns pensent que la consécration est un grade que l’on obtient dans le ministère et qui aurait des privilèges d’ordre matériel ou financier. Loin de là ! C’est un engagement à une vie de disciple de Jésus-Christ dans tous les domaines de la vie. Pour être consacré, le pasteur doit remplir trois conditions : avoir accompli au moins trois ans de ministère après sa formation pastorale ; être recommandé par son Église locale ; être approuvé par l’Église nationale.
ENGAGEMENTS COMME PERE, EPOUX, SERVITEUR
Pour le temps de consécration, le pasteur Siaka Traoré a exprimé sa reconnaissance au Seigneur, félicité la communauté pour sa grande mobilisation et brièvement rappelé les circonstances de la présente cérémonie. Par des questions suivies de réponses, chaque pasteur s’est engagé à être d’abord un bon père de famille et un bon époux avant d’être un serviteur fidèle à l’image du Seigneur Jésus-Christ. Enfin, les responsables de l’Église nationale ont prié et ont imposé les mains aux deux couples pour les accompagner dans leur engagement à être des témoins de Christ dans leur vie de famille et dans le service de la communauté mennonite et leur communauté d’origine : les Dzùùn. Pendant la cérémonie de consécration, le nouveau pasteur Fabé Traoré a eu l’opportunité de présenter au Seigneur les enfants de son collaborateur Kari Traoré. C’était son baptême de feu !
Nous voulons féliciter les deux nouveaux couples pastoraux et les encourager. Leur engagement est digne, louable et honorable. C’est ce que le Seigneur demande à tous ses disciples, qu’ils soient engagés dans un ministère ou non. A nous tous qui traînons les pieds dans notre marche avec le Seigneur : il nous veut engagés, à quelque niveau que ce soit. Nous sommes appelés à être des disciples et des faiseurs de disciples.
—Othniel Dakouo Sabere, Eglise d’Orodara, Burkina Faso, étudiant en théologie, coordinateur du programme mennonite de prévention du Sida
Cet article et le Réseau mennonite francophone
Cet article paraît dans le cadre d’articles publiés par le Réseau mennonite francophone de la Conférence Mennonite Mondiale, et il relie les Eglises du Burkina Faso, de la République démocratique du Congo, du Québec, de la Suisse et de la France. Coordination : Jean-Paul Pelsy.
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