Posté: 29 mars, 2013
Ville de Guatemala, Guatemala- Le séminaire « Ecoute Active et Compatissante » donné par Carolyn Holderread Heggen et Rhoda Shenk Keener de Mennonite Qomen USA (Femmes Mennonites des Etats-Unis) s’est tenu le lundi 11 février au Séminaire Anabaptiste d’Amérique Latine (SEMILLA) dans la ville de Guatemala au Guatemala. Ce fut une journée intense tant pour les hommes que les femmes, surtout des pasteurs mais aussi des étudiants au SEMILLA.
Très tôt mardi matin, nous, 60 femmes appartenant à l’Eglise Mennonite et autres organisations associées, nous sommes préparées à participer à l’atelier Sister Care (Soins des sœurs) avec de grands espoirs. Quel bonheur ! Tous les pays d’Amérique Centrale et du Mexique étaient représentés dans le groupe à l’exception de la Belize. Après l’accueil, nous avons commencé notre formation. Chaque pays a eu le temps de mener les dévotions du matin de façon créative avec des chants, de la poésie, du théâtre et des prières.
Dans leurs témoignages, certaines sœurs ont partagé la chose suivante : « la formation a eu lieu au milieu d’histoires douloureuses et puissantes. De nombreuses larmes ont été versées et nous avons eu l’opportunité d’avoir une réflexion poussée sur des problèmes importants tels que s’accepter soi-même comme aimée par Dieu, prendre soin de soi, se comprendre, apprendre à poser des limites, écouter avec compassion et gérer son stress. C’était un espace réparateur pour nombre d’entre nous. » – Gloria Chacón (Costa Rica)
« L’atelier était vraiment super, quelque chose à vivre, très réel. Pour beaucoup d’entre nous, ce qui a été achevé a surpassé nos attentes et nous rentrons avec des qualités humaines bien plus profondes. Nous sommes prêtes à aider autrui de manière plus efficace et nous espérons qu’à l’avenir, nous recevrons un suivi sérieux parce qu’en réalité, c’est ce dont nous avons besoin. » – Albania Molina (Honduras)
« Qu’ai-je vu et entendu ? Soixante-et-une femmes qui faisaient la louange, chantaient et racontaient des histoires douloureuses et de souffrance tout en reconnaissant la présence de l’Esprit Divin dans leur vie. J’ai vu et entendu deux femmes (Rhoda et Carolyn) partager les expériences qu’elles ont accumulées au fil des ans et adresser avec amour, compassion et sagesse les questions des participantes. J’ai vu des groupes de femmes étudier et s’interroger sur le sujet. J’ai vu des femmes partager leurs joies et leurs peines. J’ai vu des femmes se serrer dans les bras et devenir plus proches. J’ai entendu un dialogue profond, un partage de savoir, un soutien mutuel, une amitié et une attention bienveillante envers toutes. J’ai entendu des mots de gratitude et d’encouragement pour le séminaire, pour l’organisation et l’administration. J’ai vu les employés de SEMILLA toujours prêts à servir afin que tout aille bien dans la présence de notre bon Dieu. » – Olga Piedrasanta
Au milieu des nôtres, j’ai personnellement fait l’expérience de quelque-chose de différent : un nouveau courage et l’énergie d’ouvrir de nouvelles voies pour les femmes et les hommes de chaque région. De l’espoir et du courage suite au constat que nous se sommes pas seuls sur le chemin de vie qu’il nous appartient de vivre. A nos côtés est notre sœur, amie et compagne, qui relève aussi les défis du Royaume de Dieu. Nous sommes toutes différentes et pourtant nous avons tellement en commun. Cet espace a été utilisé pour réparer la douleur, pour exprimer des choses qui ont peut-être été tues pendant très longtemps. Cet espace a été créé avec confiance et liberté. Le plus grand impact de Rhoda et Carolyn a été leur ouverture de cœur, leurs paroles issues de leurs propres expériences, sans masque.
Dans ce contexte, nous avons aussi célébré le dixième anniversaire du mouvement des Théologiennes Anabaptistes d’Amérique Latine. L’histoire du voyage que nous avons effectué a été racontée. Cela fut très positif car de nombreuses femmes ont avoué ne pas la connaître. Depuis que des femmes ayant tenu un rôle dans la Conférence Mondiale Mennonite ont importé le mouvement en Amérique Latine en 2005, les femmes Latino-Américaines ont organisé et redéfini leur place dans l’église, apprenant ce que la Bible dit au sujet de l’égalité et de la justice. En y mettant beaucoup d’effort, elles ont demandé l’augmentation de la participation des femmes dans les rassemblements régionaux ainsi que dans les postes de direction et elles y sont parvenues.
Nous avons participé à un service de communion avec bonheur et gratitude. Le symbolisme visuel pour notre liturgie était un chemin fait de graines de maïs et de bougies allumées. Ces symboles nous ont aidées à être reconnaissantes que Jésus, un avec Dieu, nous soutienne fidèlement et marche toujours avec nous, fournissant nos besoins et illuminant notre chemin avec sa lumière. Le pain produit la vie dans chacun et la coupe produit une vie abondante pour deux.
Nous faisons cela en souvenir de l’amour de Dieu, en souvenir de Jésus qui a accepté de verser son sang et de briser son corps pour chaque femme et chaque homme. Nous nous rappelons que quiconque vient à table pour partager le pain et le vin est invitée à maintenir des relations justes avec sa voisine. En même temps, nous nous souvenons de l’amour et de la justice dont le Christ fait preuve en nous incluant dans son projet de mission et en nous appelant à prendre soin les unes des autres. Nous continuons à attendre la seconde venue du Christ et la consommation de son royaume. De cette façon, nous nous occupons les unes des autres dans un engagement mutuel.
Le jour suivant, pour conclure, nous avons écouté les engagements que chacune a ramenés dans son pays. Nous avons pu faire l’expérience du mouvement de l’Esprit de Dieu apportant du renouveau et de l’espoir en chacune. Tout comme les 17 honduriennes qui faisaient partie du plus gros groupe présent, beaucoup ont dû travailler dur à un certain nombre d’activités de collecte de fonds afin de pouvoir venir.
Beaucoup de femmes ayant participé à l’atelier sont pasteurs ou femmes de pasteurs. Elles se sont engagées à animer cet atelier dans leurs églises locales. Bien que certaines femmes se soient concentrées sur l’entraide, la majorité s’est concentrée sur le travail à faire pour apporter du changement. Certaines femmes comme les sœurs Kekchi’ de la province de Coban au Guatemala doivent non seulement faire face au sexisme mais aussi au racisme.
Les activités planifiées par les femmes visaient surtout à reproduire l’atelier de façon à diffuser le message libérateur de Jésus pour les femmes. Nous envisageons de mettre un lien sur le blog des théologiennes où nous pourrions collecter et publier des essais déjà écrits par des femmes travaillant dans différents domaines dans leurs propres milieux. Nous avons pensé à la nécessité d’écrire de nouveaux articles et de les publier. Ces rêves ont amené certaines femmes à ressentir de profonds changements tels qu’apprendre à utiliser la technologie et à écrire leurs expériences et témoignages.
Les théologiennes Latino-Américaines ont brisé leur isolement. Nous sommes très heureuses d’être en contact avec des femmes d’autres pays et d’autres organisations. Cet atelier permet la reconnaissance généreuse et complète de notre solidarité en tant que femmes, l’effusion de sentiments, et l’affirmation d’expériences en tant que sœurs qui sont membres du corps de l’Eglise mennonite.
Nous exprimons notre reconnaissance à toutes les institutions qui ont coopéré afin de rendre cette activité possible, tout spécialement au Comité Central Mennonite, au Comité Latino-Américain du Conseil des Ministères Anabaptistes Internationaux et à Mennonite Women USA (Femmes Mennonite des Etats-Unis) pour leur soutien apporté au théologiennes Latino-Américaines et bien sûr à la Conférence Mennonite Mondiale pour nous avoir donné leur couverture.
Ofelia Garcia, Commission des Missions de la Conférence Mennonite Mondiale
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