Posté: 11 janvier, 2024
Brésil
Cependant nous pouvons construire quelque chose de nouveau au lieu de détruire l’ancien.
En 2011, l’Église des frères mennonites du Brésil – COBIM – Frères mennonites (FM) a dû entamer des conversations difficiles. Dieu avait amené des responsables d’autres dénominations dans le COBIM. Il nous fallait maintenant apprendre à gérer ces différences. Les responsables traditionnels des Frères mennonites n’avaient pas prévu de faire venir ces pasteurs issus d’horizons différents ; et eux n’avaient certainement pas prévu de devenir FM !
J’étais l’un de ces derniers. En tant que pasteur des Assemblées de Dieu, j’ai prêché une fois dans une église des frères mennonites et j’ai juré de ne jamais plus le faire.
Mais après avoir déménagé dans une banlieue de Curitiba en 2006, des incitations du Saint-Esprit m’ont conduit à maintes reprises dans une assemblée Frères mennonites. Après plusieurs mois d’engagement et d’adhésion à la paroisse, en octobre 2007, le pasteur nous a invités, moi et ma femme, à devenir pasteurs.
Dieu accomplissait de très grandes choses dans cette assemblée. Et ce que Dieu faisait localement a commencé à s’étendre vers l’union d’églises.
Lorsque nous nous réunissions avec les autres églises FM, nous voyions les différences dans la manière de conduire le culte, de prier, de prêcher. Nous avions des différences culturelles entre l’allemand et le portugais ; entre une culture individualiste et une culture ‘collectiviste’. Celles-ci étaient évidentes.
Qui avait raison ? Ceux qui étaient plutôt traditionnels ou ceux qui étaient plutôt pentecôtistes ?
Dieu qui voit tout a dit : « Je vais combiner les deux. Nous voulons construire quelque chose de nouveau où personne n’a raison ni n’a tort, mais où les deux ont raison et les deux ont tort et nous les lions pour former un tout. »
Nous avons décidé de créer un lieu plus large où les traditionnels et les plus charismatiques pourraient cohabiter. Où tous deux pourraient se respecter et s’enseigner mutuellement : où nous nous complèterions.
Les pentecôtistes qui se sont insérés dans la culture anabaptiste doivent apprendre de ce mouvement anabaptiste. Mais nous devons aussi partager ce que nous avons reçu.
Cela demande de beaucoup se parler.
Nous avons souligné un côté. Nous avons montré l’autre côté. Nous avons défini nos limites afin de pouvoir coopérer.
Nous voulions que nos forces convergent, et non se disputer ou créer des tensions autour du pouvoir.
Il y a eu beaucoup de moments difficiles.
Plusieurs fois, on m’a tapé sur l’épaule pour me demander : « Combien de temps vas-tu rester ici ? » On m’a laissé entendre que je devrais prendre ma différence et l’emmener ailleurs.
Une autre fois, lors d’une conférence de pasteurs, certains s’amusaient de l’œuvre du Saint-Esprit et de la façon dont les gens réagissaient avec émotion. J’avais le cœur lourd à l’idée qu’ils plaisantaient de quelque chose d’aussi sérieux.
Mais j’ai senti que le Seigneur m’appelait à être patient. Dieu allait faire quelque chose de nouveau. Si les gens n’étaient pas disposés à changer, Dieu interviendrait.
Au cours de la période suivante, les responsables les plus résistants au changement ont tous quitté l’église FM, pour diverses raisons.
Ces responsables n’étaient ni de mauvais responsables ni des pécheurs, ils ne voyaient tout simplement pas ce que Dieu voulait faire. Leurs convictions basées sur le passé et ce qu’ils avaient appris étaient plus fortes que leur espoir dans ce que le Seigneur voulait faire.
Au moment où l’Esprit est venu sur les non-juifs, les responsables ne comprenaient pas pourquoi Dieu se tournait vers les non-juifs. Mais ils étaient assez ouverts pour comprendre que le Seigneur faisait une chose nouvelle, en construisant un ‘pot qui bénirait à partir de ‘l’argile qu’étaient les juifs et les non-juifs mélangée à l’eau du Saint-Esprit’.
Dans le COBIM, Dieu m’a donné un ‘Barnabas’ – nommé Paul. C’est un frère mennonite ‘traditionnel’, dont le père est originaire de Russie et la mère a étudié à Goshen College, aux États-Unis.
Après une carrière dans le commerce international – qui lui a ouvert les yeux sur différentes façons de faire – il a pris des responsabilités dans l’assemblée locales Frères mennonites. Son parcours lui permet en quelque sorte ‘d’interpréter’ le mouvement charismatique pour la culture anabaptiste. Nous avons besoin de pont ; les nouvelles méthodes ne sont pas simplement téléchargées.
Alors que nous apprenons à vivre avec les différences, nous prions les uns pour les autres. Cela montre notre nouvelle disposition.
J’ai beaucoup appris en étudiant l’histoire anabaptiste. Grâce aux frères mennonites traditionnels, Dieu m’a conduit à sa Parole. Lorsque j’annonce une parole prophétique, elle est fondée sur les Écritures et sur un discernement commun.
Petit à petit, ces deux groupes très différents au sein du COBIM prennent en compte leurs différences et avancent doucement. Nous pouvons voir les choses en noir et blanc, ou nous pouvons créer un espace où nous comprenons que si l’un peut faire ce chemin, l’autre peut aussi le faire, et nous pouvons marcher ensemble.
« Nous avons tous nos arrière-plans », dit Paul, « mais lorsque nous sommes ouverts, Dieu nous se révèle à nous à travers les Écritures et nos expériences. »
Dans le passé, le choc des cultures était un obstacle. Maintenant, lorsque nous avons des problèmes, nous ne nous rangeons pas chacun d’un côté, mais nous nous asseyons ensemble. Nous devons être prêts à comprendre que Dieu agit de différentes manières (voir les trois pratiques de Larry Miller pour construire la communion).
Qu’a accompli Dieu par le conflit dans le COBIM ? Dieu a donné à certains responsables charismatiques un cœur ouvert pour entendre et apprendre. Dieu a donné aux Frères mennonites traditionnels un cœur ouvert pour entendre et aimer. Dieu nous a réunis pour que le royaume de Dieu grandisse, au Brésil et dans le monde.
—Reginaldo Valim est pasteur de Igreja Evangélica Irmãos Menonitas (Frères mennonites) de Campo Grande, Mato Gross do Sul (Brésil).
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