Posté: 26 novembre, 2014
Chicago, Illinois, États-Unis – « Qu'arriverait-il si, suivant l'exemple des ordres monastiques, il y avait un « vœu de pauvreté » pour tous au sein des équipes multiculturelles de mission ? »
Cette question, posée par César García lors de la consultation annuelle le 22 janvier du Council of International Anabaptist Ministries (CIM- conseil des ministères anabaptistes internationaux) met l’accent sur une de ses propositions concernant la façon dont les agences Nord-Américaines de mission pourraient répondre aux réalités mondiales changeantes.
"Certains essais d'un modèle de coopération entre les organismes nord-américains et agences du Sud ont échoué en raison d'énormes disparités financières entre les membres d'une même équipe," a noté García de Bogotá en Colombie et Secrétaire Général de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM).
"L'accent anabaptiste sur la simplicité comme obligation pour chaque membre de l'équipe quel que soit le pays d'origine pourrait nous aider à éviter de nombreux problèmes," a-t-il ajouté.
Cet appel à un nouveau style de présence missionnaire – également appelé « mission d'en bas» – a été au cœur de plusieurs présentations par García lors de la consultation du CIM, qui a rassemblé des représentants de la mission de l'Amérique du Nord et d’agences de service.
Le thème du jour était : quelle est la place de l'agence nord-américaine de mission au milieu des réalités changeantes dans le contexte mondial ? La consultation de cette année a eu lieu en partie en vue de la prochaine assemblée de la CMM, prévue du 21 au 26 juillet 2015 à Harrisburg, en Pennsylvanie.
Dans un exposé, García a décrit un certain nombre de réalités pour la communauté anabaptiste mondiale qui compte environ 1,7 millions de membres.
Une réalité théologique est la principale influence du pentecôtisme dans le Sud. García s'inquiète "'des visions « romantiques » en Amérique du Nord qui assimilent pentecôtisme du Sud avec anabaptisme » et font l’impasse sur les problèmes créés par des dirigeants puissants, qui sèment la discorde et qui mettent l'accent sur un « Évangile de la prospérité » au lieu d'un Évangile de la paix, de justice et de Christ crucifié.
"Nous devons éviter les « Charismania » et « Charisphobia »... Nous avons besoin de valeurs et d’engagement anabaptistes et pentecôtistes", a déclaré García.
Une réalité ecclésiastique, c'est que beaucoup d'églises émergentes ont encore des relations avec les organismes de mission plutôt que directement avec les autres églises. García a souligné l'importance des relations d’église-à-église aussi bien pour l'église de soutien que pour l’église émergente.
Pour mettre en évidence les réalités géographiques, García a présenté des cartes montrant que la majorité des travailleurs de mission envoyés en dehors de leur pays viennent du Nord. Les cartes montrent également la croissance des églises et l'activité des missions dans le Sud, où les églises ont moins de ressources et où la portée de la mission a tendance à être locale plutôt que mondiale.
Dans une deuxième présentation, García a proposé des possibilités de réponses pour les agences nord-américaines. Il a appelé à plus d'interdépendance. «Les agences doivent parler entre elles ou le témoignage en pâti, » a-t ’-il souligné. Il a également appelé à un engagement pour la mission holistique. «Dans le passé, le message implicitement reçu par le sud a été que le service et agences de mission ne peuvent pas travailler ensemble. »
Il a conclu son dernier exposé avec la proposition de poser un regard nouveau sur les « racines monastiques missionnales de l'anabaptisme. » Il a poussé son commentaire plus loin: «les agences anabaptistes ont suivi les modèles de missions protestants pendant de nombreuses années. Serait-ce le moment de se tourner vers les modèles monastiques pour en tirer des leçons sur des questions telles que l'administration, les équipes multiculturelles, les ministères holistiques et la mission d'en bas? »
Selon Stanley Green, directeur général du Réseau Mission Mennonite et l’un des organisateurs de la consultation,« Les changements mondiaux qui ont un impact sur nous tous appellent à ce que j’appellerais « mission de troisième voie » qui, d’une part, va au-delà de l'impérialisme et, d’autre part, de l'abandon de notre vocation missionnaire , à un engagement avec nos partenaires mondiaux, caractérisé par la mutualité et de l'interdépendance ».
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