Posté: 22 octobre, 2023
« La manière de lutter contre les inégalités est de traiter les gens différemment – pas de la même manière », dit Arli Klassen, coordinatrice des représentants régionaux de la CMM.
La Conférence Mennonite Mondiale est une organisation constituée de membres. Cependant, leurs ressources financières varient considérablement à l’échelle mondiale. Le concept de ‘Part équitable’ est le moyen utilisé par la CMM pour que toutes les églises membres contribuent en fonction de leurs possibilités et de leurs besoins.
« Lorsque vous faites partie de la CMM, vous faites partie de ceux qui donnent, pas seulement de ceux qui reçoivent » dit Cynthia Peacock, représentante régionale de la CMM pour l’Asie du Sud.
« Même quand vous avez peu, vous partagez ce peu » dit-elle. « Et, quand nous sommes dans le besoin, ce sont les autres qui partagent avec nous. »
En 1984, le secrétaire exécutif a suggéré de passer du montant standard par membre à un montant négocié. Les indicateurs économiques nationaux feraient partie de la nouvelle formule de financement. Ce mode de financement de la Part équitable a été approuvé par le Conseil général en 2000.
Tous les trois ans, les représentants régionaux s’adressent aux délégués du Conseil général pour discuter de leur contribution en tant que membres et signer la ‘Convention sur les Attentes mutuelles’.
« La Part équitable de la CMM constate la relativité des moyens financiers (lors d’une évaluation). Grâce à la négociation, elle reconnaît qu’il existe plus de diversité que ne le reflètent les chiffres. Cette démarche permet des conversations basées sur le principe selon lequel chaque église membre peut contribuer au corps mondial du Christ », dit Arli Klassen.
Négociation
« Parce que je suis l’un d’entre eux [un responsable d’église d’Afrique australe], je connais les besoins », dit Danisa Ndlovu, représentant régional de la CMM pour l’Afrique australe.
« Mais nous avons tous quelque chose à apporter au corps du Christ. En fin de compte, c’est le corps entier qui en profite. »
Cynthia Peacock souligne que les églises peuvent recevoir des subventions du Fonds de Partage de l’Église Mondiale. « Les responsables comprennent que les unions d’églises en bénéficient, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur d’autres plans. »
Un panier pour donner et recevoir
En Afrique australe, « l’impression qu’on a reçue, c’est qu’on peut toujours emporter un panier pour recevoir », dit Danisa Ndlovu. Il encourage les responsables à comprendre que « nous sommes tous dans le besoin et nous avons tous besoin d’aide. »
« Même dans nos difficultés, il nous faut aussi comprendre que Dieu nous bénit d’une manière ou d’une autre. Il est important pour nous d’être aussi une bénédiction pour le reste du corps – et pour nous-mêmes en tant que partie du corps », explique Danisa Ndlovu.
Le représentant régional souhaite que le message pénètre même dans les paroisses où des langues différentes sont parlées. Cynthia Peacock traduit des articles de la CMM, des ressources pour les cultes, des vidéos et les ‘Attentes mutuelles’ ‘en hindi, bengali, odiya et tamoul pour les rendre largement accessibles.
« Une fois que les responsables sont convaincus par ce que je leur dis, ils m’invitent à leur rendre visite à nouveau pour en connaître davantage, être en contact avec l’Église mondiale et se sentir soutenus » dit Cynthia Peacock.
‘Un Déjeuner’
Les cultes particuliers (Dimanche de la Fraternité Anabaptiste Mondiale, Dimanche de la Paix) offrent l’occasion d’offrir ‘Un Déjeuner’. Si chaque membre baptisé des assemblées locales donnait l’équivalent d’un déjeuner par an, le montant de la Part équitable serait atteint.
« Parfois, les membres dépensent 100 roupies indiennes ou plus par mois pour recharger leur portable, par conséquent, donner 20 roupies par an pour la Part équitable n’est pas impossible », dit Cynthia Peacock.
Danisa Ndlovu précise que le concept d’‘Un Déjeuner’ est plus complexe en Afrique rurale, où certaines personnes ne prennent qu’un seul repas par jour.
Pourtant « Dieu ne nous appelle pas à donner ce que nous n’avons pas, mais de partager le peu que nous avons », dit-il. « Et Dieu nous appelle à le faire joyeusement. » (2 Corinthiens 9,7)
Difficultés
« Sur chaque continent, des églises membres disent qu’elles ne peuvent pas donner la totalité du montant prévu, c’est pourquoi nous entamons des discussions », dit Arli Klassen. « Les différences culturelles ressortent clairement lorsque la Part équitable est négociée partout dans le monde. »
« La responsabilité de contribuer au bien commun est bien comprise en Afrique », dit Arli Klassen. « Dans la plupart des pays du Sud, les responsables sont prêts à discuter sur les montants en disant ‘nous avons besoin d’aide’ ».
En Europe, l’engagement de payer des impôts pour aider l’ensemble de la communauté est bien compris. Là, le montant évalué est pris très au sérieux. En Amérique du Nord, les gens sont réticents à négocier.
« Nous voulons que les églises membres fassent une proposition concernant ce qui est juste pour elles. Mon objectif personnel est que les relations se renforcent. L’engagement financier reflète l’engagement envers la communion anabaptiste mondiale », dit Arli Klassen. « Chaque église peut apporter quelque chose. Cela fait partie de ce que signifie être membre. »
« Pour la nouvelle génération, un rappel et à la fois un défi est que grâce aux efforts de nombreux missionnaires, nous avons beaucoup reçu. Les responsables se sont efforcés de maintenir la vision de départ lors de la création des églises », dit Cynthia Peacock.
« Maintenant, nous possédons beaucoup en termes de maisons, de voitures et de bons emplois. Par conséquent, avec un cœur reconnaissant, il est temps de donner davantage à aux assemblées locales et mondiales pour rendre nos églises fortes de manière holistique » dit-elle. « Pour cela, nous devons développer des relations saines pour nous écouter les uns les autres et vivre l’unité en tant que disciples du Christ. »
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